La prophétie Charlemagne (Steve Berry)
Steve Berry La prophétie Charlemagne. 2008 . Trad. Fr. Le Cherche Midi 2010 et Edition Pocket 2012. 697 pages
Les romans de Steve Berry suivent la même formule. Le personnage principal, Cotton Malone, ancien agent fédéral de haut niveau, est devenu libraire et courtier en livres rares. Mais il a gardé ses contacts et ses habitudes des agents des services les plus secrets des États-Unis. Il regrette d’avoir raté son mariage, ce qui ne l’empêche pas d’accepter les offres d’intimité des dames qui sont, pour le temps d’une aventure et d’un roman, ses complices ou même ses adversaires.
Comme l’auteur a publié une dizaine de romans (et continue de le faire), j’aime bien m’en offrir un à tous les six mois de lecture de romans historiques. En fait je ne m’éloigne pas vraiment de mon créneau. Comme Dan Brown (dont on cite d’ailleurs un commentaire élogieux sur la couverture d’un des romans), Steve Berry raconte une action qui se déplace rapidement d’un pays à l’autre pour répondre à un complot basé sur la connaissance d’un secret historique. Mais Berry a une écriture plus nerveuse que Brown. Il construit un scénario à coups de courtes scènes nous faisant passer d’un groupe de personnages à un autre avec des actions hachurées d’un « suspense » à un autre.
Ici, Cotton Malone cherche à comprendre comment et pourquoi un petit sous-marin états-unien, dont son père était le capitaine, est disparu en 1971 sous la calotte polaire de l’Antarctique sans que Washington ne fasse de réels efforts pour sauver ses occupants, ou même le récupérer. Toute l’histoire semble avoir été occultée.
Comme d’habitude, Berry n’économise pas sur le nombre des adversaires contre lesquels son héros devra se battre. Il y a toujours une kyrielle d’intérêts croisés dont les porteurs passent de complices à adversaires, et vice-versa… et même re-vice-versa !
Oui, Charlemagne est impliqué… du moins son cadavre. Ce n’est d’ailleurs pas le seul cadavre qui marquera les différents épisodes de cette histoire ! On y meurt beaucoup. Mais, après chacune des poursuites enlevantes (chaque mouvement de ses personnages semble fait pour maintenir le souffle haletant de la narration), la mort se constate rapidement sans description nauséabonde d’une agonie qui n’ajouterait rien à la suite de l’histoire. Les personnages assassinés sont « sortis de l’action ». Point final.
Bref, des actions « athlétiques », des personnages hauts en couleurs, un complot bien ficelé et un secret historique auquel on aimerait bien attribuer quelques réalités.
Et un style direct avec de courtes phrases qui décrivent un personnage ou résume un ordre auquel on ne peut se soustraire.
-Il avait eu sa dose de froid et de neige. Il aimait le soleil et la chaleur. Il était bien plus proche du Romain que du Viking.
…
-Le monde est ainsi fait. Nous ne décidons pas des règles, nous nous contentons de suivre celles qui existent et d’en jouer le mieux possible.
…
-Je respirerai encore de nombreuses années. Vivre, c’est tout à fait différent.
…
-C’était pire que de regarder de la peinture sécher. Une véritable perte de temps.
…
-Faites ce que vous pouvez avec ce que vous avez, là où vous vous trouvez. (reprise d’une phrase du président Roosevelt).
...
-il s’était délecté de voir ses adversaires non seulement mordre à l’hameçon, mais à toute la ligne, toute la canne pêche, le moulinet et le bateau tout entier.
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