Purge (Sofi Oksanen)




Sofi Oksanen, Purge, trad. Anglaise, Black Cat (Grove Press), 2010.388 pages

Sofi Oksanen est une auteure finlandaise d'origine estonienne. Je suis tombé  tout a fait par hasard sur ce roman que j'ai emprunté  d'une bibliothèque privée . J’avoue que c'est une région du monde  que je connais fort peu… (honnêtement, pas du tout ). La seule fois que je me suis un peu intéressé à cette région,  c’est quand une amie,  oeuvrant aux affaires extérieures, avait été postée  dans les « pays baltes » et que j'avais dû me rappeler qu’il s’agissait de l'Estonie, de la Lithuanie et de la Lettonie.

Le roman se passe dans un petit village dont les habitants  très pauvres doivent vivre, durant les années 1940,  les occupations allemande, puis russe et le passage de pouvoir entre les petits chefs locaux associés aux occupants successifs. Fini le « time when this future still existed and anything was possible ».

C'est une histoire  de femmes dont les hommes sont disparus, laissant la place à ceux qui arrivent ou qui réussissent à revenir dans les bottes des occupant successifs. Les premières  pages se déroulent  longtemps après ces événements. Une vieille paysanne, dans un village abandonné d'Estonie , trouve une jeune femme, Lara, à bout de souffle et de ressources, étendue dans son jardins. Elle craint qu'elle ne soit un leurre pour les bandes de voleurs qui écument la région.

-She carried herself like a dog that has to constantly look out for kids trying to step on its tail. 

Les  souvenirs qui réapparaissent progressivement, vont amener les mémoires de deux femmes à s'entrechoquer.

L'auteure sait très  bien décrire la « normalité » qui semble contester l’inacceptable des situations exceptionnelles dans lesquelles ses personnages sont plongés.

-The clock ticked, the fire roared, the walls creaked, the refrigerator hummed, outside the damp air ate at the thatched roof, a mouse rustled in the corner… 

Son style s'adapte habilement aux différents rythmes des actions qu’elle raconte. Il s'emballe ou il s'étire pour suivre les essoufflement ou les courts instants de paix vécus par les personnages. Comme ce moment au cours duquel un personnage est soumis à une interrogation :

-Zara couln't stop herself, hier voice  speeded up and  her words faltered , she  skipped  words,  went back  to pick up the  ones  she had  forgotten. 

Ou
-She  wrenched her flannel nightgown over her had, got  into  her rumpled underwear and stockings , dress on, coat, scarf in her hand , and ran out through the kitchen, grabbed the handlebars of her bicycle, threw it down, went across the fields, the fastest route to the town  hall… 

On en sort avec une meilleure connaissance de ce qui peut attacher une personne à une terre, même  si on doit y vivre des événements qui marquent la mémoire  pour longtemps.

-How could she  leave  such  a  place  ? Never,  she  couldn't do that. The soil  was  her  soil, this was  where  she came  from and where she would  stay,  she  would never  leave  here,  she would never give it up, not this. 

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