The Birth of Venus (Sarah Dunant)



Sarah Dunant, The Birth of Venus, Virago Press,  2004. 422 pages

Le hasard de mes pérégrinations dans les étalages de livres en solde m’ont ramené à la Renaissance florentine.  J’aime bien le tableau de la « Naissance de Venus ». Mais, en fait, ce titre annonce non pas une histoire de ce tableau, mais celle d’une jeune fille qui va devoir vivre la sortie de sa coquille familiale au moment où Florence tombe sous le « charme » des sermons de Savonarole. 

C‘est une époque charnière pour l’Italie qui vit les pestes et les turbulences politiques (A Florence, on chasse les Medicis pour se soumettre à un moine. Puis on brûle le moine et on célèbre le retour des Médicis…) 

Certes il y a l’apprentissage, socialement inacceptable pour l’époque, des possibilités d’expression picturale. Cela se fait au contact, émotionnel et charnel, d’un jeune peintre engagé pour décorer la chapelle du domaine familial.

-Men perform, women applaud.

-Someone told me much later that you always know the people who are going to make a difference in your life, from the very first time you set eyes on them. Even if you do not like them at all.


En contrepoint de ce cheminement personnel, l’auteure nous offre des descriptions saisissantes d’une univers qui bascule, entraîné par un moine illuminé, dans une austérité religieuse exacerbée, libérant les tentations de violence. Car ces dernières ne sont plus soumises, mais justifiées, par un nouveau contrat social. Les Dominicains de Florence, dirigés par Savonarole, n’avaient alors rien à envier aux « prédicateurs actuels de l’État Islamique. (Il faut quand même préciser que ce moine fou avait été excommunié par le pape… pour des raisons religieuses ou politiques intra-italiennes ?)

-…people who lived so much with God that they didn’t know any longer how to be with humans.

-When God was fermenting inside them could be very frightening


Par ailleurs, l’auteure applique aussi son talent narratif à des scènes de complicité physique qui démontrent qu’il est possible de faire de l’érotisme captivant sans tomber dans la vulgarité d’un graphisme désolant. Ajoutons une narration émouvante (et dure) de l’accouchement du l’enfant de l’héroïne. Et on comprendra qu’il soit difficile d’abandonner cette jeune fille à aucune des étapes qui la mène de ses premières menstruations dans sa chambre à son suicide dans la cellule d’un monastère où elle s’est volontairement enfermée. (On y découvre que les monastères n’ont pas toujours été des lieux d’une austérité absolue…)

En bénéfice marginal, l’auteure (qui a vécu à Florence) s’arrête, le temps d’un paragraphe, à décrire chacun des lieux où se déroule l’action : les palais, les églises, les places…

Petit conseil : ne pas s’arrêter au prologue qui ne fera du sens qu’à la fin du roman.

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