Le Rêve du taureau rouge (Manda Scott)
L'histoire de la reine celte Boudica et de son demi-frère Ban. .Elle mène l'opposition des Icères (Britannia) contre la domination romaine. Il est devenu un officier dans la cavalerie romaine.
Cela aurait pu être intéressant. Mais l'auteure s'enfarge dans des batailles à répétition. Les détails sont trop nombreux... à moins d'être un fanatique des tactiques de combat. Dans certaines pages, les noms des chefs se bousculent, de telle sorte que le lecteur a un peu de difficulté à s'y retrouver.
L'auteure prend grand soin à nous décrire, par la bouche ou les déplacements guerriers de cet Icère passé du côté des envahisseurs, les coutumes et pratiques de ce qu'il va, évidemment, finir par accepter comme étant toujours son peuple.
-Pour les tribus commença Valerius avec la plus grande prudence, l'épée d'un guerrier est une chose vivante, aussi précieuse qu'un chien ou qu'un cheval de bataille bien entraîné, pour sa valeur en tant qu'arme, mais aussi parce que qu'elle porte le rêve de celui qui la manie, l'essence de l'être véritable que seuls les dieux connaissent. Dans l'épée d'un guerrier réside la qualité de son courage, honneur, fierté.
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-La hutte n'était pas grande. Les chiens étaient attachés de chaque côté de la porte. Avec des grondements féroces, ils tirèrent sur leurs colliers en s'étranglant pour l'atteindre. Tout en leur parlant doucement, ils les détacha un par un en ébouriffant les poils rêches de leurs cours et ils se rassemblèrent autour de lui pour humer les odeurs de sang, de haine et de peur. Ils étaient plus grands que n'importe quel chien des légions et très bien soignés. Si la journée s'était passée différemment, il aurait peut-être pu en acquérir un. Désormais, les natifs préféreraient trancher la gorge du chien convoité plutôt que de le laisser prendre.
La présence d'un homme provenant d'un des côtés de la bataille et se battant dans les rangs de l'autre côté offre l'occasion de multiplier les comparaisons.
-Pour les Romains, des femmes et des enfants font de bons sacrifices en temps de guerre, et tout autre châtiment que la crucifixion leur paraît trop doux. Et ce sont eux qui nous traitent de barbares.
Il y a aussi de fréquentes allusions à la diversité des origines des soldats des légions chargées de maintenir et d'élargir les frontières de l'empire.
-Les troupes avancèrent en ordre de bataille, sur le qui-vive, dans des bois de plus en plus profonds tout emplis de la présence de dieux qui n'étaient pas ceux de Rome ni de ses alliés. Dans les rangs, les soldats firent des prières à Jupiter, dieu des légions, et à Cernunnos, le dieu cornu des forêts gauloises. Les Thraces invoquèrent les leurs dans leur langue. Valerius et ses pairs touchèrent leurs marques et renouvelèrent leur serment à Mithra, le taurobole protecteur.
Comme on est au premier siècle de notre ère, cette diversité explique le succès que le nouvelle religion associé à Jésus pourra trouver autour de la Méditerranée... et plus particulièrement dans ces soldats déjà habitués aux cultes ésotériques.
L'auteur a un étonnant sens de l'image avec des portraits dessinés à coups de mots acérés.
-La vieille femme l'observait avec l'oeil vif d'une grive qui cherche des insectes dans du fumier.
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Ses cheveux sentaient le romarin, son haleine l'armoise, mais sous ces deux odeurs, il puait la corruption. Ses yeux étaient jeunes et brumeux.
A moins de tenir à mieux connaître ses ancêtres Acères, on peut éviter ces pages un peu trop lourdes de détails qui sentent le vieux musée surchauffé.
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