Les Démons de Berlin (Ignacio Del Valle)
Ignacio Del Valle, Les Démons de Berlin. 2009. Trad. Fr. Phebus, Paris. 2012. 406 pages (BANQ D367d)
SYNOPSIS (par l’éditeur) Berlin, 1945. Alors que la défaite allemande est imminente, le corps du responsable scientifique du programme nucléaire nazi est retrouvé dans la chancellerie du Reich sur l’immense maquette de Germania, le projet mégalomaniaque de super-capitale fantasmé par Hitler. Dans sa poche, un faire-part de mariage pour le moins intriguant. Arturo Andrade, officier espagnol de l’ancienne División Azul engagée aux côtés du Führer, est chargé de l’enquête. Hypnotisé par la violence que la guerre sème autour de lui, Arturo observe le chaos et n’aura de cesse de vouloir comprendre les racines de ce mal absolu ayant mené l’Europe en enfer.
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Ce livre se présente comme les mémoires de ce soldat espagnol assistant à la fin du Berlin nazi.
-Le IIIe Reich n’était plus désormais qu’un cauchemar de plus à jeter dans les poubelles de l’Histoire.
...
-Un être en proie à une sorte de folie moyenâgeuse, une victime des épidémies de l’esprit qui, comme les épidémies biologiques, déciment périodiquement le monde en provoquant les pires régressions de l’honnêteté et de l’intelligence.
Mais avant de mourir, sa capitale, promise à une gloire séculaire allait agoniser pendant des semaines sous les bombes des Russes et la hantise des massacres qui allaient suivre l’entrée de ses ennemis dans le périmètre de la ville. Car ses habitants savent que la fin de leur ville sera aussi la leur.
-Il acceptait la mort pour ce qu’elle était, une atrocité, un non-sens insondable, et il l’affrontait avec une certaine lassitude et une froide résignation.
...
-Cette chute des rêves, où les mains cherchent en vain un point d’accroche, qui dure une seconde infinie et o apparaissent dans toute leur cruauté la fragilité, la vulnérabilité, la mortalité, la soumission du corps humain à des lois qui lui sont absolument étrangères.
...
-Arturo se rappelle une orgie à l'étage supérieur de la chancellerie, le marbre et le porphyre qui, semblables aux tombes des cathédrales, recouvrent la pourriture; les hommes et les femmes nus à la lumière des flammes allongées et immobiles des bougies, le champagne, la musique et la cocaine, les fesses, les coudes, les seins, les cons humides, chauds et accueillants, aux poils frisés, les sexes en érection, agressifs. Des bêtes qui s'accouplent comme des bêtes…. Des démons se mêlent à eux, des aberrations visqueuses qui lèchent hommes et femmes et forniquent avec eux, se nourrissent de leur chair avide… impudique, désespérée.
-Arturo se rappelle une orgie à l'étage supérieur de la chancellerie, le marbre et le porphyre qui, semblables aux tombes des cathédrales, recouvrent la pourriture; les hommes et les femmes nus à la lumière des flammes allongées et immobiles des bougies, le champagne, la musique et la cocaine, les fesses, les coudes, les seins, les cons humides, chauds et accueillants, aux poils frisés, les sexes en érection, agressifs. Des bêtes qui s'accouplent comme des bêtes…. Des démons se mêlent à eux, des aberrations visqueuses qui lèchent hommes et femmes et forniquent avec eux, se nourrissent de leur chair avide… impudique, désespérée.
Les romans de guerre s’intéressent, la plupart du temps, aux vainqueurs. Ici, ce sont les vaincus qui nous font partager les horreurs d’une guerre qu’ils avaient voulue (pour ceux qui étaient restés dans Berlin en espérant que leur chef finirait par négocier une trêve qui leur permettrait de sauver leur vie).
La traduction est efficace. Le rythme est modulé en fonction des temps vécus par le personnage principal. L’auteur trouve des images qui nous font partager le vécu de ces humains qui avaient choisi la mauvaise voie du destin.
-Le silence était si épais… que l’on aurait pu entendre des scarabées baiser.
Puis…
-La fusillade s'intensifie.
L'air empestait l'essence brûlé.
Le ululement fauve des Russes.
L'explosion d'une grenade.
Le bruit âpre et intense des moteurs.
Le tintement des chenilles.
La guerre.
Qui détruit.
Salit.
Mutile.
Démembre.
Broie.
..m
-Tout a un début, il faut bien qu'il y ait une fin.
Puis…
-La fusillade s'intensifie.
L'air empestait l'essence brûlé.
Le ululement fauve des Russes.
L'explosion d'une grenade.
Le bruit âpre et intense des moteurs.
Le tintement des chenilles.
La guerre.
Qui détruit.
Salit.
Mutile.
Démembre.
Broie.
..m
-Tout a un début, il faut bien qu'il y ait une fin.
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